Thursday, December 5, 2013

L'itinérance explose à New York

Alors que Bill DiBlasio vient tout juste d'être élu à New York, un article de fond du chevronné reporter Ian Frazier est paru dans le New Yorker sur l'itinérance dans la mégalopole américaine. Il m'a chavirée! L'article fait état de l'historique des ressources en itinérance dans la ville, et le journaliste part faire le tour de quelques ressources. Il m'a semblé inadmissible que les refuges soit entourés de barbelés, comme s'il s'agissait d'une prison! Les démarches administratives pour être logé semblent extrêmement complexes. Le pire, c'est que de nombreuses familles doivent elles aussi passer par le système, n'arrivant plus à se loger dans une ville où les loyers ont explosé.

De l'importance de la longévité dans un organisme

Le travail auprès des personnes en situation d'itinérance n'est pas toujours facile et le taux de roulement est haut. Il n'est pas rare que les intervenants se brûlent et changent de domaine du tout au tout. C'est dommage, parce que les personnes de la rue ont besoin d'un lien de confiance, de savoir que l'intervenant sera là longtemps. Ils ne veulent pas avoir à recommencer à raconter leur histoire encore et encore, toujours avoir à recommencer les démarches. Et c'est compréhensible!

Vivre dans la rue est ardu et épuisant. De savoir qu'une personne en qui on a confiance se trouve jour après jour à un organisme crée un point d'ancrage. C'est une présence rassurante. Lorsque tout est chamboulé autour de soi, au moins on sait que l'intervenant sera là, sinon pour nous écouter, au moins pour nous sourire ou nous dire bonjour...

Wednesday, October 30, 2013

Sortir de la rue, faire face aux préjugés

Alors que l'automne bat son plein et que l'hiver approche à grands pas, plusieurs personnes tentent de se trouver un appartement. Difficile de le faire lorsqu'on n'a pas de références! Les préjugés abondent. Et que dire de la perception des propriétaires, si vous n'avez pas de numéro pour qu'on vous rappelle, ou si le numéro que vous donnez est celui d'un organisme d'aide...

Wednesday, October 23, 2013

Sortir de la rue...avec 500$ de budget

On pense souvent que c'est tellement facile de sortir de la rue. Il n'y a qu'à louer un appartement, croient la plupart des gens. Alors que les temps se refroidissent, que l'hiver semble vouloir se montrer le bout du nez et que je commence, comme intervenante, à recevoir beaucoup de demandes d'aide à la recherche de logement, je vous invite à faire l'exercice de trouver un logement salubre, sécuritaire et à 500$ ou moins, dans un quartier central afin de demeurer à distance de marche des lieux possibles de travail et d'économiser en ne se procurant pas de passe d'autobus. Je ne parle pas d'un grand appartement: je parle ici simplement d'un appartement de transition, un 1 1/2 ou 2 1/2, sans bibittes...Sans compter l'enquête de crédit et la demande de références, les autres critères comme non-fumeur, pas d'animaux possibles...Donnez-moi le résultat de vos recherches!

Wednesday, October 16, 2013

Marcher porte à réfléchir

J'ai commencé à marcher pour venir au travail. Une marche d'un peu plus de 4 km. Le premier kilomètre se fait bien; je dépose ma fille à la garderie. Une station de métro se trouve à quelques pas de là. Il serait aisé d'y entrer et d'être au boulot en trente-cinq minutes. Mais cela impliquerait de dépendre de l'arrivée du métro et de devoir faire un transfert, puis de descendre pendant un autre kilomètre du métro. Je peux aussi continuer en ligne droite pour y aller à pied, et espérer pouvoir sauter dans un bus, qui passe aux vingt-cinq minutes, éventuellement, ou marcher tout au long. Je finis invariablement par marcher tout au long. Le second kilomètre, je suis sur mon air d'aller, ça va bien. Je remplis mes poumons d'air frais, je me sens confiante, je pense à ma journée à venir. Le troisième kilomètre, je commence à en avoir marre. Je sais que le bus passera bientôt et je me demande si je ne devrais pas plutôt l'attendre, bien qu'il m'en reste si peu! Je me dis alors que, bien qu'il me reste le pont à passer, le pire est fait et que je suis aussi bien de continuer. Sauf que je n'ai pas envie de faire la petite montée! Une fois sur le pont, je sais qu'il m'en reste peu, qu'un petit kilomètre. Je suis encouragée par la perspective de voir la rue de l'organisme tout près. J'arrive finalement au travail avec un grand sourire sur les lèvres, revigorée par cette marche matinale et en pleine forme pour débuter ma journée.

Pourquoi est-ce que je vous raconte cela? Parce que ce moment de ma journée peut être comparé aux démarches que font les personnes en situation d'itinérance pour se sortir de la rue ou de leurs dépendances. Au début, ils sont motivés, prêts à tout. Puis, quand les obstacles commencent à survenir, ils ont envie de tout lâcher, d'arrêter d'avancer. Les obstacles semblent insurmontables et il leur reste la moitié du chemin à faire! Et puis ils vont que là, devant, il y a cette autre côte à franchir, qui requiert d'autres efforts, d'autre énergie qu'ils n'ont plus nécessairement. Puis, une fois que les démarches sont bien entamées, l'appartement est visité, ils sont entrés en désintox ou autre, reste à tenir le coup pour terminer la randonnée. Et puis le sourire revient pour eux aussi.

Monday, August 19, 2013

Pourquoi je travaille en itinérance: 10 raisons

Lorsque j'informe les gens de mon métier, ils sourcillent habituellement. Mon domaine de travail n'est pas, en effet, des plus glamour. Pourtant, je ne me verrais pas faire autre chose. Alors voici pourquoi j'ai choisi l'itinérance comme domaine de travail, et pourquoi j'y reste:
- Parce que je crois fermement que tout le monde devrait avoir le droit de voir ses besoins fondamentaux comblés à débuter par un toit sur la tête, un estomac rempli, la sécurité...Et ce, peu importe ce qu'il a fait dans le passé.
- Parce que je crois qu'on ne doit pas se renvoyer la balle, se dire: «c'est la faute de...». La personne est là, maintenant, devant soi, avec des problèmes physiologiques et souvent psychologiques. Il faut l'aider. Oui, cela prendra parfois beaucoup de temps, il y aura peut-être des rechutes, mais il faut être patient.
- Parce que je ne veux pas me dire: «Eux, ils le feront.» Non. Je peux aussi faire la différence dans la vie d'une ou plusieurs personnes.
- Parce que ces individus n'ont souvent plus personne dans leur vie et que l'intervenant peut être une personne à qui se raccrocher, une personne significative qui lui donne envie de continuer dans ses démarches de réinsertion.
- Parce que c'est merveilleux de recevoir un sourire, un bonjour, un comment ça va, un merci, d'une personne qui a toutes les raisons du monde pour être de mauvaise humeur, mais qui est reconnaissante.
- Pour le contact humain, simplement!
- Pour tous les bénévoles extraordinaires qui s'engagent à court, moyen ou long terme.
- Pour toutes les personnes fantastiques qui travaillent aussi dans le domaine et avec qui on collabore sur une base régulière à aider les personnes, à chercher des solutions. Pour le sentiment de faire partie d'une communauté internationale qui aide les personnes sans domicile fixe et qui s'entraide, se donne des idées, etc.
- Pour tous ceux qui croient aussi en la cause et qui la soutiennent.
- Pour ma fille et les enfants de mon entourage, pour que je puisse les amener à mon organisme quand ils seront plus vieux et les présenter aux gars, et pour qu'ils puissent eux aussi servir le repas. Pour les valeurs que je souhaite leur transmettre: partage, écoute...
-Une onzième raison? Parce qu'il est important de démystifier l'itinérance et ce, par toutes sortes de façon: livres, radio, conférences, rencontres avec des personnes de la rue, etc. Pour que cesse le jugement!

Tuesday, June 11, 2013

Quand la technologie est au service de l'itinérance

San Francisco a parti le bal, que plusieurs autres villes ont emboîté par la suite. Le Project Homeless connect consiste à mettre les personnes en situation d'itinérance en lien avec différents services de santé ou autres. Une idée pour le Québec? Calgary et Vancouver le font déjà! Plus d'informations ici (en anglais): http://www.projecthomelessconnect.com/

Friday, April 5, 2013

Suivez-moi sur Facebook

Vous pouvez dorénavant m'ajouter comme amie Facebook sur Karine Projean Maison Benoît-Labre et ainsi, interagir avec moi sur les questions liées à l'itinérance. J'y mets plusieurs nouvelles reliées au sujet, quelles soient locales ou internationales. De plus, comme pour Twitter, j'y annoncerai les sujets des émissions de la saison automnale des Voix de la rue. Au plaisir de vous y croiser!

Sunday, March 17, 2013

Des personnes en situation d'itinérance à Buenos Aires créent un centre de désintoxication

Voici une idée qui nous vient d'Argentine et qui pourrait en inspirer plus d'un: des personnes sans domicile fixe créent leur propre centre de désintoxication à Buenos Aires. L'histoire complète se trouve ici:

Saturday, March 16, 2013

Le chien, meilleur ami des jeunes de la rue

C'est un secret de polichinelle que plusieurs jeunes de la rue ont un chien, et que peu de ressources les acceptent. L'organisme Dans la rue leur fait une belle place et offre des services destinés aux chiens. Un article de La Presse à lire ici.

Sunday, February 24, 2013

Le meilleur court-métrage documentaire aux Oscars

Le meilleur court-métrage documentaire de cette édition des Oscars a été décerné à Inocente, un sensible et touchant vidéo sur une adolescente en situation d'itinérance depuis l'enfance. À voir ici.

Une bonne campagne de sensibilisation!

Le SAMU Social de Paris a fait une très belle campagne de sensibilisation sur l'itinérance. Les images, très fortes, démontrent que plus on est longtemps à la rue, plus difficile il est d'en sortir, car on est en quelque sorte enlisé. À voir sur le site de Upworthy.

Dure vie dans certains refuges pour femmes aux États-Unis

Être une femme dans la rue est déjà ardu... En effet, avant même d'arriver physiquement à la rue, bien des femmes vont d'abord dormir sur les divans d'amis, de la famille, de vagues connaissances jusqu'à d'inconnus rencontrés le soir même et vont subir des abus. Elles s'attendent donc être en sécurité lorsqu'elles vont dans un refuge pour la nuit. Or, cette histoire publiée sur Alternet raconte comment une journaliste s'est fait passer pour une femme en situation d'itinérance pour connaître la réalité des refuges. Une histoire troublante, qui arrive souvent à des femmes en situation de grande vulnérabilité.
NB: Cette histoire se déroule en Floride.

Wednesday, February 20, 2013

Les jeunes de la DPJ

Alors que l'excellent film Catimini est au Cinéma Beaubien pour encore deux jours, La Presse consacre un dossier très intéressant aux enfants de la DPJ et à ce qu'il advient d'eux à leur majorité. À lire ici.

Monday, February 18, 2013

Des lieux insolites pour passer la nuit

La vie dans les squats et la rue, c'est bien connu, n'est pas nécessairement de tout repos. Un homme en situation d'itinérance en Serbie a quant à lieu trouvé un lieu plutôt insolite pour dormir en toute tranquillité, selon cette présentation sur MSN.

Je vous ai déjà parlé des égoûts de Las Vegas, New York et Paris, qui ont servi de lieux d'habitation. Voici maintenant une présentation, toujours sur le site MSN, qui présentait quelqu'un qui faisait de même, en Colombie, cette fois.

Saturday, January 19, 2013

Consommation et emploi

La réinsertion sur le marché de l'emploi est assez difficile pour une personne qui a vécu dans la rue, notamment à cause des trous dans son CV. C'est connu, un grand pourcentage des personnes en situation d'itinérance ont des problèmes de dépendance aux drogues, à l'alcool ou aux médicaments. Alors qu'ils tentent de se réinsérer dans la société, doivent-ils révéler leurs batailles à leur futur employeur? La réponse, qui ne s'adresse pas seulement aux personnes sans-abris mais à tous ceux qui ont eux des problèmes de consommation, est ici, dans un article de Martine Letarte.

Tuesday, January 8, 2013

Vivre en marge

La nouvelle série radio Vivre en marge, dont je suis réalisatrice et animatrice, a pris l'antenne aujourd'hui sur les ondes de Radio Ville-Marie. Elle est diffusée tous les mardis matins, de 9:30 à 10h, et rediffusée en soirée. Pour cette première émission, nous avons parlé des Fêtes avec l'abbé Claude Paradis, qui tient un ministère de rue, à Montréal.

La série traite de marginalité, de stigmatisation et d'exclusion. Suivez-moi sur Twitter @karineprojean pour connaître le sujet des émissions le jour-même!

Conditions d'habitation difficiles dans les logements de la Ville, à New York

La Ville de New York envoie de plus en plus de gens dans des appartements privés qu'elle loue, révèle cet article de DNA info. Or, les conditions n'y sont pas nécessairement reluisantes: humidité et moisissures de même qu'infestation de bestioles font partie du quotidien...

Sunday, January 6, 2013

Une magnifique histoire en ce début d'année

Un avocat de Los Angeles a fait une offre plutôt inusitée à une famille sans-abri: celle d'habiter dans sa maison pendant un an, pendant que lui-même retournera vivre chez ses parents. Une idée à répéter, à préconiser? Les détails de l'histoire sont ici, dans le HuffPost Good News.

Saturday, January 5, 2013

Ancien combattant et itinérant

La guerre apporte son lot de traumatismes. Pour ceux qui ont combattu, ces traumatismes sont parfois tellement forts qu'ils n'arrivent plus à vivre le quotidien, une fois rentrés ai pays, et finissent à la rue. Cette réalité a toujours été aux États-Unis, après la guerre du Vietnam, notamment, et maintenant avec l'Irak et l'Afghanistan. Un texte de La Presse traite de la situation des vétérans américains en ce moment. Une réalité que le président Obama a promis de changer d'ici 2015.

Précisons qu'ici les Anciens Combattants qui se retrouvent à la rue ont également accès à différents services qui leurs sont réservés. Plusieurs personnes en situation d'itinérance à Montréal ont en effet fait la guerre, mais peu connaissent leurs droits.