Un ticket (jargon québécois) ou une prune (jargon français) pour ça !! Une société qui divague...
De bon matin et à Montréal, je monte dans l’auto. Un papier sur le siège du conducteur. Je me dis que ce doit être un ticket de la parapharmacie car c’est de la même couleur.
En regardant de plus près, je constate qu’il s’agit d’une contravention pour ne pas avoir fermé à clé notre auto. Montant à payer : environ 50 $.
En quoi mon comportement est-il nuisible pour la société ? Comme je n’aime pas cultiver les sensations négatives mais davantage cueillir les belles choses de la vie, je paie.
Et je me dis que quand j’aurais cinq minutes, je passerai au poste de police de notre quartier.
L’explication du policier que j’anticipais conventionnelle voire creuse : « c’est le code de la sécurité routière qui est appliqué et si vous n’êtes pas contente madame, vous pouvez déposer une plainte au ministère de je ne sais trop quoi ». Ah oui, j’oubliais l’autre volet de la réponse : « si vous vous faîtes voler des objets dans votre véhicule, vous allez faire marcher vos assurances et c’est la société qui paiera. Il ne faut pas attirer les voleurs. Il ne faut pas leur donner envie ».
Et je me dis que quand j’aurais cinq minutes, je passerai au poste de police de notre quartier.
L’explication du policier que j’anticipais conventionnelle voire creuse : « c’est le code de la sécurité routière qui est appliqué et si vous n’êtes pas contente madame, vous pouvez déposer une plainte au ministère de je ne sais trop quoi ». Ah oui, j’oubliais l’autre volet de la réponse : « si vous vous faîtes voler des objets dans votre véhicule, vous allez faire marcher vos assurances et c’est la société qui paiera. Il ne faut pas attirer les voleurs. Il ne faut pas leur donner envie ».
J’y avais bien pensé mais vous savez quoi ? Ce qui me gène dans tout cela, ce n’est pas tant de payer ces 47 $ car à la fin de l’année, comme dirait l’autre, la différence ne paraîtra pas.
Mais ce qui m’enrage, c’est le temps que le staff policier a utilisé pour déployer cette stratégie de vérification des portières. C’est le temps que le policier a mis pour procéder aux vérifications durant cette nuit-là. C’est le temps qu’il a mis pour compléter cette fameuse contravention…
Car pendant ce temps, à Montréal, ce policier n’aurait-il pas pu vaquer à d’autres occupations plus utiles ?
Mais ce qui m’enrage, c’est le temps que le staff policier a utilisé pour déployer cette stratégie de vérification des portières. C’est le temps que le policier a mis pour procéder aux vérifications durant cette nuit-là. C’est le temps qu’il a mis pour compléter cette fameuse contravention…
Car pendant ce temps, à Montréal, ce policier n’aurait-il pas pu vaquer à d’autres occupations plus utiles ?
Je pense à ce jeune qui a accédé facilement, et pour la première fois, à des drogues dures et dont il ne reviendra peut-être jamais, hélas, en raison de son terrain sous-jacent de souffrance. Chaque futur toxicomane en a pris une première fois ...
Et ce jeune qui n’a pas eu la chance d’assister à des séances de prévention de la criminalité/témoignages d’anciens criminels repentis. Qui n’a pas saisi une seule seconde – sinon il n’aurait jamais pris le risque de – que la souffrance psychologique est friande d’intoxicants et que la criminalité est une usine à souffrances.
Et là, j’ai une pensée toute particulière pour le père d’une de mes meilleures amies françaises, monsieur Ignace. Il vivait dans une banlieue huppée de la région parisienne, Le Vésinet, l’équivalent d’Outremont au Québec. Ces deux quartiers sont d’ailleurs jumelés... Monsieur Ignace ne fermait jamais sa voiture, surtout l’hiver, et ce pour que les itinérants puissent y trouver un toit et quelques couvertures.
De bon matin, comme moi, son père était monté dans son automobile. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il entendit un individu crier en arrière : « aye, où tu m’emmènes ? ».
Et je me questionne sur ce que, nous, nous voulons comme société... Pour ma part, je pense que la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui ne peut pas se permettre d’axer ses actions sur des choses aussi peu importantes que des portières non verrouillées. Peut-être un jour mais pas maintenant.
De bon matin, comme moi, son père était monté dans son automobile. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il entendit un individu crier en arrière : « aye, où tu m’emmènes ? ».
Et je me questionne sur ce que, nous, nous voulons comme société... Pour ma part, je pense que la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui ne peut pas se permettre d’axer ses actions sur des choses aussi peu importantes que des portières non verrouillées. Peut-être un jour mais pas maintenant.
Et vous, qu’auriez-vous préférés ? Tomber sur une contravention de 47 $ ou sur un itinérant sagement endormi ?
La semaine dernière, monsieur Ignace nous a quitté. Monsieur Ignace, je vous dédie ce texte et au nom des itinérants qui ont trouvé refuge dans votre petite auto, je vous remercie. De là-haut, si vous pouviez éparpiller ces belles pensées dans un maximum d’âmes sur terre, ce serait merveilleux. Et je veux croire que c’est possible.
Isabelle Crouzet
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